Verger d’ALIMEA en Corse
Juillet 2016, je séjourne en Corse en famille. Je pense ne pas être très loin des vergers d’Alimea.
Martine me communique les coordonnées de Brigitte que je contacte aussitôt et rendez-vous est pris pour la visite d’un des vergers.
Brigitte nous reçoit d’abord dans son bureau, nous montre les différents types d’agrumes cultivés en Corse, nous explique les difficultés liées au changement climatique, aux prédateurs…
Elle illustre ses explications par les photos de son ordinateur. Elle répond avec patience à nos questions, puis nous mène sur le terrain.
De fait nous ne verrons qu’un verger, celui de la famille Dumont car comme on le sait, Alimea est une coopérative qui regroupe plusieurs arboriculteurs dont les vergers ne sont pas toujours très proches.
Pour celui de la famille Dumont, c’est la troisième génération puisque c’est actuellement le petit-fils qui gère l’exploitation.
Le terrain est en bio depuis les années 80. De vieux arbres sont là, plantés par le grand-père, curieux de tout : un chêne liège, jamais écorcé, un arbre à noix de pécan, certains ont plus de 50 ans…
En raison des difficultés liées au changement climatique, les récoltes d’agrumes qui autrefois pouvaient se faire jusqu’en juillet sont maintenant terminées en juin ; ce qui implique d’écouler la production sur un temps plus court.
Les fruits les plus précoces et les plus fragiles sont les clémentines ; les pamplemousses se conservent longtemps et peuvent rester sur l’arbre sans difficulté.
Brigitte doit harmoniser les récoltes des différents producteurs : priorité aux plus petits qui ont peu à récolter, pour leur éviter trop de pertes.
Viennent ensuite les plus gros agrumiculteurs qui alternent leurs récoltes pour que chacun s’y retrouve.
Il faut aussi depuis quelques temps faire avec les prédateurs en particulier une mouche méditerranéenne qui pique les fruits, les faisant moisir très rapidement et pour laquelle il a fallu trouver une réponse adaptée à la culture bio.
Ce verger compte au total une quarantaine d’hectares, emploie 9 personnes à l’année et des saisonniers, bien-sûr. Les arbres sont arrosés par aspersion pour humidifier la couronne de l’arbre.
Nous admirons les arbres et leurs jeunes fruits cachés sous les feuilles.
"Cela se présente bien" : annonce Brigitte radieuse.
Elle nous apprend à reconnaître la feuille des pamplemousses dont la base est « ailée ».
Nous fait sentir une feuille de clémentine et nous apprend que l’huile essentielle appelée « petit grain » est issue des feuilles d’agrumes.
Nous terminons par la rivière… presque à sec en juillet, mais il faut imaginer ses crues car –et nous ne pourrons pas tout visiter- une grande partie des orangers sont de l’autre côté de la rivière…
"Et quand elle est en crue ? "
"On attend, nous dit Brigitte, pas moyen de traverser pour les récoltes ou autres soins."
Ce fut une visite intéressante, riche d’enseignements, une plongée dans un monde à part, pourtant non loin des plages et des touristes… un univers de nature, de paix, de biodiversité.
Jocelyne